Côte d’Ivoire: de grands chantiers avant la prochaine présidentielle

En Côte d’Ivoire, un rapport sur la réforme électorale a été publié par le NDI, le National Democratic Institute, un think tank américain proche des démocrates. Pour établir leurs conclusions, les membres du DNI ont rencontré les différents partis ou groupements de partis politiques et les différentes organisations de la société civile.

Les autorités ivoiriennes ont fait des efforts ces derniers mois pour faire de la réconciliation une réalité, mais ils sont encore insuffisants. Le constat du rapport du NDI sur la réforme électorale en Côte d’Ivoire est que tous les acteurs « partagent le désir d’engager un processus électoral consensuel » avant la présidentielle d’octobre 2015. Seulement, constate le rapport, les tensions résultant de la crise post-présidentielle 2010-2011 persistent.

En témoigne la passe d’armes, samedi dernier, entre le secrétaire exécutif du PDCI, Maurice Guikahué et le secrétaire général du FPI, Laurent Akoun, lors de la présentation du travail de NDI. A l’origine du différend ; la question de savoir qui avait à l’époque contesté le verdict des urnes entre Alassane Ouattara et Laurent Gbagbo. Autre constat du NDI : la menace que la présidentielle, prévue d’ici 20 mois, conduise à de nouvelles violences, si les autorités ne s’activent dès maintenant pour mettre sur pied une nouvelle Commission électorale consensuelle et pour établir un fichier électoral fiable.

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D’autres aspects de la vie politique en Côte d’Ivoire inquiètent le NDI, qui recommande aux autorités ivoiriennes de veiller au respect de la liberté de manifestation sur tout le territoire et d’accélérer le processus de désarmement, de démobilisation et de réinsertion des ex-combattants. Afin de garantir la quiétude lors des prochains scrutins, le NDI, comme les Nations unies, les partis de l’opposition ivoirienne et les ONG de défense des droits de l’homme, demande au pouvoir de régler la question des Dozos, ces chasseurs traditionnels qui semblent jouer aujourd’hui le rôle de renseignement au profit des FRCI dans tout le pays. Des forces illégales qui parfois rendent justice.

Comment organiser la présidentielle en 2015 dans « un pays profondément divisé », qui pratique « une justice partiale » ? Ce sont là deux questions parmi la dizaine qu’a posées un porte-parole d’une alliance de l’opposition (APN pour Agir pour la Nation). « Il n’y a pas de justice de vainqueurs », a rétorqué l’ex-Premier ministre Jeannot Kouadio Ahoussou, chargé aujourd’hui de conduire le dialogue politique. Il a affirmé que les premières enquêtes menées depuis 2011 se poursuivent et que d’autres seront ouvertes et viseront tous les camps.

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