Les Algériens n’avaient pas entendu sa voix depuis son hospitalisation à Paris il y a 11 mois. En fin de journée, Abdelaziz Bouteflika s’est rendu au Conseil constitutionnel à Alger pour officialiser sa candidature à l’élection présidentielle.
Un convoi d’une dizaine de voitures noires, chargées des millions de signatures de parrainages obtenus, selon ses soutiens, est entré dans la cour. Le président, accompagné de son frère, a fait un bref signe de la main.
Mais, c’est à 19h que la télévision officielle a diffusé des images filmées dans le bâtiment. S’adressant au chef du Conseil Constitutionnel, Abdelaziz Bouteflika dit : « Je suis venu pour vous remettre officiellement mon dossier de candidature à l'élection présidentielle comme l'indiquent l’article 74 de la Constitution et l’article 32 de la loi électorale ».
Au total 14 secondes, une voix très faible, à peine audible. Le président ne convainc pas ceux qui estiment qu’il n’a pas la capacité de diriger le pays. Mais pour son entourage, c’est un joli coup de communication qui peut relancer la campagne pour le 4e mandat.
Les candidats à la présidentielle ont jusqu’à ce mardi soir minuit pour déposer leur dossier de candidature au Conseil constitutionnel. Deux candidats à cette élection, dont l'ancien chef de gouvernement Ahmed Benbitour ont annoncé lundi leur retrait de la course, jugeant le scrutin joué d'avance. Ahmed Benbitour déclarait ce mardi matin sur RFI craindre : « une falsification totale : le président de la République a donné une instruction pour dire à l’administration de rester neutre. Hors, le lendemain de sa déclaration, nous avons vu que le chef de l’administration lui-même a annoncé la candidature du président en exercice ».