Il n'y a plus de manifestants sur la place Audin. Mais d'importantes forces de police restent déployées autour de la faculté centrale pour empêcher le retour de tout contestataire. La manifestation contre un quatrième mandat d’Abdelaziz Bouteflika n'aura donc pas vraiment eu lieu.
Vers 10h, intellectuels, membres de la société civile et simples citoyens avaient commencé à se regrouper autour de la faculté centrale. Tous mimaient le même signe pour exprimer leur refus contre ce quatrième mandat : quatre doigts de la main droite levée, barrés par un doigt de la main gauche. Mais à peine les premiers « 15 ans barakat » (« 15 ans, ça suffit ») scandés, la police a encerclé les contestataires et procédé à de nombreuses arrestations, parfois musclées. Plusieurs journalistes qui couvraient l'événement ont également été interpellés.
Mais même si le rassemblement a tourné court, certains manifestants le considèrent comme un succès. C'est en tous cas le sens de témoignages que le rédacteur en chef d'El Watan, Adlen Meddi, a pu recueillir sur place. « Les manifestants pensent que c’est un succès, car la mobilisation massive de la police montre une expression de panique de la part du pouvoir. Si le pouvoir est sûr de ses choix, pourquoi réprimer un petit rassemblement ? », rapporte Adlen Meddi.
Selon Adlen Meddi, plus d'une centaine de personnes auraient été interpellées. Mais la police a déjà procédé à quelques libérations. D'autres rassemblements moins importants ont eu lieu dans les villes de Bouira, au sud-est d'Alger et Constantine, dans le nord-est du pays. En France également, les opposants à un quatrième mandat du président algérien ont prévu de se retrouver à Paris et Marseille cet après-midi.