Un mois, deux mois de plus ? « Areva et le Niger ne se sont pas fixés d'échéance particulière pour arriver à un accord. » C'est Luc Oursel le patron d'Areva qui l'a affirmé ce mercredi 26 février à Paris, lors de la présentation des résultats annuels de son groupe. Quelques jours auparavant, des sources proches du pouvoir de Niamey confirmaient que rien n'était bouclé et qu'il faudrait encore du temps pour trouver une solution acceptable par tous.
L'équation est simple : Areva refuse toujours de renoncer aux exonérations fiscales, dont ses deux sociétés, la Cominac et la Somaïr qui exploitent l'uranium à Arlit, profite depuis 40 ans.
Le Niger, pour sa part, veut appliquer à son partenaire français la loi minière de 2006 qui permettrait d'accroitre les recettes fiscales du pays notamment sous forme de TVA.
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Les chiffres de 10 à 15 millions d'euros de rentrées supplémentaires sont évoqués. La guerre des nerfs est ouverte : Niamey ne veut pas céder devant Areva mais a besoin d'un accord sans tarder.
A deux ans de la présidentielle, le président Issoufou joue gros. Il a besoin de ces nouvelles recettes pour financer son programme et honorer ces promesses électorales. Exonérer Areva de l'application de la loi minière serait politiquement catastrophique, reconnaît un proche du pouvoir. Selon les informations recueillies par RFI, rien n'est exclu, y compris quelques aménagements du code minier nigérien dont la révision est prévue au mois de mars.
A noter que l'activité de production à Arlit de la Somaïr et de la Cominac a repris depuis le 1er février après plus d'un mois de travaux de maintenance.
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