C'est la première fois qu'un membre du gouvernement français s'exprime aussi clairement sur l'accord qui doit être conclu d'ici fin février entre Areva et le gouvernement du Niger. « Les demandes du Niger sont légitimes », a martelé Pascal Canfin le ministre français. La société civile nigérienne s'est immédiatement félicitée de cette clarification.
Le ministre nigérien des Affaires étrangères lui aussi, espérant « que ces propos aideront à la conclusion d'un bon accord, rapidement ». Reste la question : la déclaration de Pascal Canfin, engage-t-elle, la parole des autorités françaises ?
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Mercredi dans la soirée, le ministère français délégué au Développement, dans un communiqué, a fait une mise au point en mettant en avant la viabilité économique de l'exploitation des mines.
L'Etat français est actionnaire à 87% du groupe Areva et entend préserver les intérêts économiques de la multinationale. Cela a été plusieurs fois rappelé aux autorités nigériennes qui de leur côté défendent l'application des lois fiscales de leur pays : le bras de fer entre Areva et Niamey porte notamment sur la redevance fiscale qu'Areva refuse de se voir appliquer.
Les négociations se poursuivent, âprement autour d’un audit indépendant commandé à un cabinet américain, audit qui ne convainc pas la partie nigérienne, et notamment dit-on, le président Issoufou.
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L'Etat du Niger et la multinationale se sont donné jusqu'à la fin du mois pour trouver un accord permettant de poursuivre la coopération en matière de production d'uranium.