Que se passe-t-il à la frontière de l'enclave espagnole de Melilla ? C'est la question que se posent- les responsables des associations d'aide aux migrants au Maroc.
Vendredi à l'aube, selon ces associations, l'assaut massif de clandestins a été marqué par une grande violence. En fin de journée, on dénombrait 35 blessés dans les hôpitaux de Nador, la ville marocaine qui jouxte Melilla, dont deux étaient dans un état grave, avec des blessures à la tête et à la colonne vertébrale.
Après plusieurs semaines de retenue, qui expliquerait la réussite de deux franchissements collectifs de la frontière la semaine dernière, la police marocaine aurait cette fois fait preuve de dureté. Inquiet, Hicham Rachidi, le directeur d'un groupement anti-raciste marocain, dénonce une « violence inutile ».
Il faut dire aussi que récemment les Subsahariens ont changé leur mode opératoire : désormais, ils se dispersent en petits groupes et lancent des pierres et des bouteilles sur les forces de l'ordre pour protéger leur assaut.
Selon l'un d'eux, c'est aussi par soulagement d'avoir échappé à cette violence que ceux qui ont réussi à passer en Espagne ont, selon les témoins, scandé des chants de joie en marchant vers leur centre de détention.