Sur les dizaines de milliers d’Egyptiens qui travaillent en Libye, impossible de savoir combien sont des chrétiens. Depuis la chute du régime de Mouammar Kadhafi en 2011, et la montée en puissance des islamistes, ils restent discrets. Car les actes de violence et d’intimidation à leur encontre se multiplient.
Prosélytisme ?
Il y a un an à Benghazi, des islamistes avaient arrêté une cinquantaine de chrétiens égyptiens, les accusant de prosélytisme. Une vidéo circulant sur internet les avait montrés détenus dans une pièce, crânes rasés. Quelques jours plus tard, des individus ont incendié l’église copte de la ville. « Un égyptien ici, il n’a pas de valeur », raconte une habitante de Benghazi, jointe par téléphone, mardi. D’autres habitants confirment : « Avant ce n’était pas grave d’être chrétien, mais maintenant il faut le cacher », « être chrétien c’est un sujet tabou ».
Indispensables
Mais tous reconnaissent que les Egyptiens, y compris les chrétiens, sont indispensables à Benghazi. Ce sont pour la plupart des ouvriers du bâtiment - des hommes qui arrivent par avion pour quelques mois, attirés par des salaires plus élevés qu’en Egypte. Ils vivent entre eux, dans des conditions souvent insalubres, dans un pays, selon une habitante de Benghazi, « qui n’aime que les musulmans ».