Bouteflika candidat: la fin du suspense en Algérie

Le président Bouteflika, 76 ans, est officiellement candidat à l'élection présidentielle d’avril 2014. Son Premier ministre, Abdelmalek Sellal, l’a annoncé samedi 22 février à Oran, avant que la présidence ne le confirme. Abdelaziz Bouteflika, au pouvoir depuis 15 ans, briguera un quatrième mandat. Et ce n’est un secret pour personne, il est malade. Opéré pour un ulcère hémorragique en 2005, le chef de l'Etat algérien a été hospitalisé 80 jours l'année dernière en France suite à un AVC dont il garde des séquelles.

Le dernier séjour médical de M. Bouteflika à Paris remonte à janvier ; quelques jours d’hospitalisation pour un contrôle de routine, selon les autorités. Mais ces quelques jours ont fait planer de nouveaux doutes sur l’état de santé réel du président algérien. Depuis son accident vasculaire cérébral, le 27 avril 2013, peu d’informations ont filtré. Le chef de l'Etat n’est plus apparu en public depuis lors. Il n’a plus fait aucun discours.

Les seules images qui circulent sont celles des audiences qu’il accorde à ses visiteurs. Des vidéos dans lesquelles il apparait affaibli, peu expressif. On le voit toujours assis, ne bougeant qu'une seule main, la droite. Des indiscrétions de personnes l'ayant approché confirment qu’il est très fatigué et qu’il peine à parler. Ces derniers mois, il aurait délaissé son domicile pour une résidence médicalisée, et ne se rendrait plus que très rarement à son bureau.

Depuis son retour à Alger mi-juillet, M. Bouteflika n’a présidé que deux Conseils des ministres. A entendre son entourage, officiellement, il se porte pourtant bien. « Le président a toutes les capacités pour gérer le pays, a assuré samedi son chef de gouvernement. Son intelligence est intacte. Son état de santé s’est beaucoup amélioré. »

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En affirmant que ses comités de soutien pourraient prendre le relais sur le terrain d’ici le scrutin, Abdelmalek Sellal a néanmoins sous-entendu que le président n’était pas dans l’état physique de battre campagne. Au mois de novembre, c’est le chef du parti au pouvoir, le FLN, qui avait assuré que le chef de l'Etat serait le candidat du parti à l’élection présidentielle. Malgré le silence de leur leader, ses proches ont passé des semaines entières à rappeler qu’il était le garant de la stabilité du pays.

Le Premier ministre a fait le tour de la quasi-totalité des régions du pays. A chaque fois, il vantait, dans des discours diffusés à la télévision nationale, toutes les réalisations d’Abdelaziz Bouteflika. Ce dernier a également rencontré lui-même des chefs d’Etat voisins. Des rencontres diffusées à la télévision, qui permettaient de donner l’image d’un président actif et suffisamment en forme pour recevoir des invités étrangers.

Mais la possibilité d’un quatrième mandat est devenue de plus en plus envisageable lorsque le président a réagi au conflit évoqué dans la presse qui opposerait ses proches à l’armée. En une semaine, deux longs communiqués sont venus rappeler l’importance de l’unité nationale et de la continuité du pouvoir. Deux valeurs incarnées par le candidat Bouteflika.

→ À (RE)LIRE : Le chef de l’Etat dénonce des menaces contre la stabilité du pays


■ MICRO-TROTTOIR

Dans les rues d'Alger, beaucoup d'habitants se disent déçus par la nouvelle d'une candidature d'Abdelaziz Bouteflika pour 2014. ils considèrent que la décision la plus sage, pour le chef de l'Etat, aurait été de ne pas se représenter.

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