Ultimatum au Parlement libyen: Ali Zeidan annonce un «compromis»

Ce mardi 18 février, dans l’après-midi, deux importants groupes armés ont donné au Congrès général national (CGN), la plus haute autorité politique du pays, cinq heures pour quitter le pouvoir. Mais vers 22h, le Premier ministre Ali Zeidan a brièvement annoncé à la télévision nationale qu'un compromis avait été trouvé.

« La sagesse l'a emporté », a déclaré Ali Zeidan dans une brève apparition télévisée, sans donner plus de précisions sur le contenu du compromis trouvé avec les milices à l’origine de l’ultimatum.

Pourtant, la mise en demeure des deux plus puissantes brigades de la ville de Zintan, dans le Sud-ouest libyen, se voulait sévère. Les chefs des katibas al-Qaaqaaa et al-Sawak avaient même menacé d'interpeller tout député qui refuserait de leur remettre le pouvoir dans les cinq heures. En réponse, le Congrès général national avait aussitôt dénoncé une tentative de coup d'État.

Un signe de plus de la fragilité du pouvoir central face aux groupes armés. D'autant que ces tensions font suite à la rumeur de coup d'État déclenchée vendredi par une vidéo diffusée sur internet dans laquelle un général à la retraite annonçait la suspension des autorités de transition par l'armée, sans que cela ne soit suivi d'effet. Là aussi le reproche était identique : la décision des parlementaires de prolonger jusqu'a décembre 2014 leur mandat censé expirer le 7 février dernier, malgré leur bilan contesté.

Finalement, devant la colère de la rue, le Congrès avait accepté ce week-end le principe d'élections anticipées. Mais cela n'a semble-t-il pas suffi, et ce alors que les Libyens doivent élire jeudi 20 février un conseil chargé de rédiger la future Constitution. Une mission qui appartenait initialement au Congrès général national et qu'il n'a justement jamais mené à bien.

Si les milices de Zintan ne remettent pas officiellement en cause cette élection, leurs déclarations donnent une idée du climat dans lequel celle-ci va se dérouler.

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