Sur ce projet de loi polémique, Yoweri Museveni est apparu tout le long entre le marteau et l’enclume. Le marteau, ce sont les pressions politiques de son parti le NRM, bien décidé à porter ce projet de loi dans un contexte social largement homophobe. L’enclume, c’est la communauté internationale très attentive à la question du droit des minorités sexuelles en Ouganda.
A l’issue de la retraite annuelle de son parti, Museveni a donc tranché. Hasard du calendrier ou non, les membres du NRM viennent de voter une résolution l’appelant à se représenter en 2016, une manière d’adouber le chef alors que plusieurs figures de la majorité présidentielle ont fait connaître leur volonté d’être candidats. C’est ce qui aurait poussé Museveni à faire une concession, selon plusieurs analystes politiques.
Comportement déviant
The Observer, un hebdomadaire de la place, avance par ailleurs que le président aurait préféré céder sur ce point pour mieux défendre d’autres projets de loi. Par exemple, celui de supprimer la liberté provisoire pour certains délits.
De son côté, pour justifier son geste, le chef de l’Etat ougandais s’appuie officiellement sur un rapport du ministère de la Santé qui apporterait, selon lui, la preuve que l’homosexualité n’est pas génétique. Autrement dit qu’elle serait le résultat d’un comportement déviant, un argument qu’il compte aussi présenter à la communauté internationale. Et sur ce point, le numéro un ougandais a déjà prévenu : « Je sais que nous allons devoir mener une grande bataille avec les lobbys étrangers ».