Pour l'accusation, aucun doute : Bosco Ntaganda a eu un rôle central dans les crimes « éthniques » commis en Ituri entre 2002 et 2003 en planifiant, dirigeant et exécutant lui-même des attaques qui ciblaient délibérément les populations civiles non hema.
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Une présentation biaisée et tronquée des faits, rétorque la défense. Les opérations menées par Bosco Ntaganda en Ituri avaient un objectif militaire : chasser les milices et protéger, justement, toutes les populations civiles des exactions, et pas seulement les Héma, plaide Maître Desalliers.
« Cela voudrait donc dire que les 18 témoins oculaires de l'accusation se sont tous trompés ? », ironise la substitut du procureur. Au contraire, les témoignages sont d'autant plus accablants selon elle, qu'ils émanent de plusieurs sources : victimes, observateurs internationaux, mais aussi témoins politiques et militaires, proches ou membres de la milice de Bosco Ntaganda.
Débats oraux clos
Et la défense, de son côté, de remettre en cause la crédibilité de certains témoignages et mettre en garde la cour : le nombre de témoins à charge ne doit pas être considéré, en soi, comme une preuve de culpabilité.
Les débats oraux sont désormais clos. Chacune des parties doit maintenant compléter sa présentation par écrit. Il faudra donc attendre plusieurs mois pour savoir si la cour estime que les éléments de preuve présentés par l'accusation sont suffisants pour traduire Bosco Ntaganda en justice.