Entre les trois avocats de Marcel Ntsourou et le procureur, c'est le dialogue de sourds.
Après les affrontements de décembre, le magistrat a qualifié les faits de crime flagrant. Or selon les trois défenseurs, ce choix rend le procureur incompétent et l'oblige à renvoyer le dossier devant la cour d'appel. En attendant, ils ont décidé de boycotter les interrogatoires.
« Je peux vous dire qu'on en est à la case départ, déplore Maître Malonga. Nous pensons honnêtement que ce blocage est fait à dessein. Et que c'est purement politique parce qu'on ne peut pas comprendre qu'un procureur de la République fasse une procédure de crime flagrant et conserve la procédure juste après le premier interrogatoire. C'est le b.a.-ba du métier de magistrat ».
Un autre problème se pose. Malgré leurs tentatives, les défenseurs de l'ancien officier ne parviennent pas à lui rendre visite. L'administration pénitentiaire leur interdirait l'accès à la maison d'arrêt. Lundi dernier, Maître Nkounkou affirme avoir même été menacé de mort par un surveillant : « C'était assez poignant, terrible et surprenant. J'aurais été moi aussi agressif, on en serait venu aux mains. C'est surréaliste. dans cette affire, rien ne se passe normalement ». Maître Nkounkou a promis de lancer une procédure judiciaire contre le surveillant.
Le procureur lui parle de fausses accusations dans cette affaire de l'explosion du dépôt de munitions de Mpila en mars 2013 et qui avait fait près de 300 morts. Il dénonce également une mauvaise interprétation de la loi pour nuire et intoxiquer les médias. Selon le magistrat, aucun délai n'est prévu, avant d'ajouter qu'il fera suivre l'affaire, quand il aura fini l'interrogatoire.