Nigeria: onze sénateurs empêchés de rejoindre l’opposition

Au Nigeria, la crise politique se durcit encore un peu plus. Ce mardi 11 février, onze sénateurs ont été empêchés, par le président du Sénat, de quitter le Parti démocratique populaire (PDP) - parti au pouvoir - pour rejoindre le principal parti d'opposition. La raison invoquée concerne un procès en cours.

David Mark, un poids lourd du PDP (Parti démocratique populaire) - le parti qui dirige la Chambre haute du Parlement - a voulu rappeler, ce mardi, que son parti avait bien la main sur la gouvernance du pays.

En cours de séance, il s’est catégoriquement opposé aux onze sénateurs démissionnaires qui souhaitaient rejoindre formellement le Congrès des progressistes (APC), le nouveau parti d’opposition.

Raison invoquée de ce refus : un procès en cours. Face à la vague de désaffection de plusieurs membres du PDP, les instances dirigeantes du parti au pouvoir ont, en effet, porté l’affaire devant les tribunaux.

Selon la Constitution nigériane, un élu de parti politique peut faire défection à condition qu’il y ait une crise au sein du groupe. Ce que réfute le PDP. Dans les faits, le parti au pouvoir connaît des conflits internes depuis plusieurs mois dont la question du futur candidat à l'élection présidentielle prévue pour avril 2015.

L’actuel chef de l’Etat, Goodluck Jonathan, n’a pas officiellement annoncé qu’il se présentait, mais tout laisse à penser qu’il compte prétendre à un nouveau mandat de quatre ans. Or, cela irrite de nombreux membres du PDP - en particulier ceux de la majorité musulmane - qui estiment qu’un homme du Nord devrait être désigné, conformément à une règle non écrite d’alternance des pouvoirs.

La date du verdict de ce procès n’est pour le moment pas connue. Si la défection des sénateurs est autorisée, le PDP maintiendrait sa majorité au Sénat même si cela pourrait ouvrir la voie à des départs supplémentaires.

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