Avec notre correspondant à Addis Abeba, Grégoire Pourtier
Dès son arrivée à Addis Abeba, Shinzo Abe a rencontré la famille d’Abebe Bikila, la légende du marathon, médaille d’or olympique il y a tout juste 50 ans à Tokyo. Le Premier ministre japonais a fait sourire en racontant qu’à l’école, ses camarades de classe l’appelaient alors Abebe plutôt qu’Abe.
La victoire historique de Bikila n’a cependant déclenché aucune relation privilégiée du Japon avec l’Afrique, ni même avec l’Ethiopie, où une seule entreprise nippone est référencée. Il y a donc tout à faire, et le Premier ministre a d’abord mis l’accent sur l’agriculture, pour laquelle il prévoit d’injecter près de 5 millions de dollars, et sur l’énergie géothermale, puisque son pays a besoin de sécuriser ses ressources après la catastrophe nucléaire de Fukushima.
Mais plus généralement, Shinzo Abe a aussi martelé que l’Afrique était un partenaire majeur de l’Abenomics, son ambitieuse politique économique.
2 milliards de prêt au secteur privé
« L’Afrique présente actuellement un développement très dynamique. Un continent qui rayonne n’est ainsi plus seulement la cible de l’aide internationale. Nos objectifs : le développement des ressources humaines et des infrastructures ; l’essor des échanges avec le Japon, et pas seulement avec une approche de haute technologie (high tech) ; encourager aussi les jeunes et les femmes ; augmenter les revenus des paysans et créer de nouvelles industries. Il y a beaucoup d’avantages pour l’Afrique à s’inspirer de l’expérience et de la sagesse du Japon. »
Le Premier ministre éthiopien Hailemariam Desalegn a assuré que son pays ferait tout pour favoriser l’implantation d’entreprises nippones. Le Japon ne rattrapera pas du jour au lendemain son retard sur la Chine, premier partenaire économique de l’Afrique depuis cinq ans, mais Shinzo Abe a tout de même annoncé qu’il allait accorder 2 milliards de prêts au secteur privé, un chiffre doublé par rapport à 2012.