La scène, rapportée par quelques témoins, semble surréaliste : samedi dernier, pendant l’enterrement de Sean Tshabalala, haut responsable de la police, retrouvé mort dans son bureau quelques jours auparavant, un de ses amis prend la parole. Cet ami, Bheki Cele, l’ancien patron de la police sud-africaine fait alors des révélations fracassantes. Devant la foule en deuil, il évoque l’existence d’une liste de membres de la police à « écarter ». Tshabalala était la cible n°1, selon lui.
« Mauvais traitements »
Bheki Cele évoque encore « les mauvais traitements » dont était victime son ami. Celui-ci lui avait rendu visite peu avant sa mort, il aurait « pleuré toute la journée ». Ces révélations font l’effet d’une bombe. La fameuse liste contiendrait 18 noms de responsables haut placés, tous ont été membres de l’ex-branche armée de l’ANC, Umkhonto we Sizwe.
« Pure fabrication »
Lundi, le ministre de la Police, Nathi Mthethwa, a quitté précipitamment la réunion du congrès exécutif national de l'ANC pour réunir en urgence les 18 responsables en question, avant de déclarer dans la soirée que cette liste était « une pure fabrication » et que l’affaire s’arrêtait là. L’actuelle patronne de la police Riah Phiyega avait déjà fait savoir qu’elle n’avait jamais entendu parler de cette « liste noire ».