A l’aéroport de Bangui M’poko, un Antonov s’apprête à décoller avec près de deux cents ressortissants tchadiens à bord.
Joint par RFI, Hassan Ben Seid, chef de la communauté tchadienne qui participe à la coordination des évacuations, précise que « ce sont les femmes, les enfants, les personnes âgées et les blessés qui sont prioritaires. »
Malgré les cinq rotations quotidiennes, le hangar de cette partie de l’aéroport ne désemplit pas. Il manque d’eau et de nourriture. Certains appellent à l’aide. « Il n’y pas un seul comprimé, pas d’eau. Des gens dorment sur la piste, comme des chiens. Nous sommes désillusionnés par rapport à l’aide humanitaire. »
D’autres n’ont qu’une envie, celle de quitter Bangui : « Nous voulons rentrer chez nous. La Centrafrique, c’est fini ».
Il y a eu, en tout, une vingtaine de rotations. Plusieurs dizaines de camions ont aussi quitté Bangui par route. Mais il faudra encore beaucoup, beaucoup d’efforts pour évacuer tous ceux qui fuient les milices sans forcement être des Tchadiens.
Situation humanitaire très alarmante
Les organisations non gouvernementales (ONG) sont débordées face à l'afflux de réfugiés mais aussi de blessés. Médecins sans frontières (MSF) a pris en charge plus d'un millier de personnes victimes de blessures à l'arme blanche, machettes ou poignards au cours de tout le mois de décembre et, ce lundi 30 décembre, l'Unicef a dénoncé des attaques ciblées d'enfants. La population vit toujours la peur au ventre.
Joint par RFI, Louison Ngombé est le président des associations de la jeunesse chrétienne du quartier PK13, à Bangui. Il s’est refugié avec plusieurs autres milliers de personnes à l'église Saint Charles, dans le quartier PK12. Ce quartier a connu des violences, ce lundi 30 décembre, après l'attaque, par des anti-balaka, d'un site de cantonnement des ex-Seleka qui ont riposté à l'arme lourde. Les habitants vivent dans la crainte d'une reprise des violences.