Les pourparlers vont-ils enfin démarrer au Soudan du Sud ? Les deux camps se renvoient la balle depuis le début de la semaine. Mardi dernier sur RFI, c’est Riek Machar qui se déclarait ouvert au dialogue. Aujourd’hui, c’est le président Salva Kiir qui se dit prêt à un cessez-le-feu. Les autorités menacent même de chasser les rebelles de la ville de Bentiu s’ils n'acceptent pas cette proposition.
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Les pays voisins ont durci le ton hier. Ils ont laissé aux deux camps jusqu’au 31 décembre pour engager la discussion et arrêter les combats.
Riek Machar pose de son côté des conditions. L’ancien vice-président demande une supervision de la trêve, si elle a lieu. Il réclame surtout la libération de ses alliés : des responsables politiques et des militaires détenus dans la capitale depuis mi-décembre. Selon la présidence, il faut attendre une enquête pour déterminer si ces personnalités ont participé ou non à une tentative de coup d’Etat.
Face au blocage, Juba hausse le ton et brandit l'épouvantail ethnique. Le pouvoir accuse désormais Riek Machar de chercher à mobiliser 25 000 jeunes Nouer dans l'Etat de Jonglei pour préparer une nouvelle offensive. L'information a aussitôt été démentie par les rebelles, qui évoquent des désertions « spontanées » de militaires.
Alors que l'impasse est toujours totale, sur le terrain les combats se poursuivent. Selon l'ONU, les affrontements ont touché l'Ecuatoria Central, Jonglei, le Nil Supérieur et Unité ce samedi 28 décembre. L’ONU dont les premiers renforts se déploient justement sur le terrain. Six mille casques bleus supplémentaires sont attendus pour protéger les dizaines de milliers civils réfugiés dans les bases des Nations unies.