Soudan du Sud: l'Igad tente d'amener Kiir et Machar à la négociation

Tandis que les combats se poursuivent aux alentours de la ville de Bor, une délégation de l'Igad (Autorité intergouvernementale sur le développement), menée par le ministre éthiopien des Affaires étrangères, est toujours à Juba, au Soudan du Sud, pour tenter une médiation. L'Igad a rencontré hier, vendredi 20 décembre, le président Salva Kiir, et a fait passer un message à son rival Riek Machar, qui ne se trouve pas à Juba. Les deux hommes sont-ils prêts à négocier ? Et à quelle condition ?

Le président Salva Kiir est ouvert au dialogue, a fait savoir aujourd'hui son porte-parole,

Ateny Wek Ateny. Mais un dialogue sans condition et sans préalable. Salva Kiir déclare être le président légitime élu jusqu'en 2015, et affirme qu'il n'y a aucune raison qu'il se plie à des conditions posées par des rebelles qui ont tenté de le renverser.

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En face, Riek Machar confie avoir répondu à l'offre de médiation par téléphone, puisqu'il n'est pas à Juba. Oui pour des discussions, a-t-il dit à Hilde Johnson, la représentante des Nations unies qui l'appelait. Mais à une condition : que les responsables politiques emprisonnés ou assignés à résidence, comme la veuve du leader John Garang, soient libérés et qu'ils soient conduits dans un lieu sûr, à Addis-Abeba.

Un cessez-le-feu en discussion

Riek Machar affirmait il y a quelques jours être prêt à négocier le départ du pouvoir de Salva Kiir, mais rien de plus. Il se montre désormais plus ouvert. Le départ du président n'est peut-être plus un préalable, mais il sera à l'ordre du jour des discussions, car il n'a plus aucune légitimité, insiste l'ancien vice-président de Kiir.

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Les deux parties sont-elles prêtes à répondre au cessez-le-feu réclamé par le Conseil de sécurité hier ? Oui, affirme le camp de Salva Kiir, qui déclare ne pas être à l'origine des violences. La réponse est plus nuancée dans le camp de Riek Machar : le cessez-le-feu ne pourra pas être discuté avant des pourparlers.

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