Les combats se poursuivaient samedi au Soudan du Sud où l'armée avançait sur Bor, prise par les hommes de Riek Machar, au moment où la communauté internationale se mobilise pour faire cesser les violences armées qui déchirent le jeune Etat.
Face à cette situation qui tend à s'aggraver depuis le 15 décembre, date du début du conflit armé entre l'ancien vice-président Riek Machar et le président Salva Kiir, le Kenya va envoyer « immédiatement » des soldats pour évacuer quelque 1 600 ressortissants, qui se trouvent principalement dans la ville de Bor.
L'armée gouvernementale, appuyée par des hélicoptères, marchait samedi vers cette ville de Bor, à 200 kilomètres au nord de Juba, contrôlée depuis jeudi par les partisans de Riek Machar, a indiqué un porte-parole.
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C'est dans cette zone qu'un avion de l'armée américaine a été touché samedi par un tir. Quatre soldats américains ont été blessés, selon un porte-parole du Pentagone. L'avion devait évacuer des Américains de Bor.
Défection d'un général
« Nous avançons sur Bor, il y a des combats, mais nous sommes aidés par des unités aériennes », a déclaré le porte-parole de l'Armée populaire de libération du Soudan (SPLA), Philip Aguer.
Il a démenti des informations selon lesquelles l'armée ougandaise voisine, qui avait envoyé des troupes vendredi à Juba pour sécuriser la capitale et permettre l'évacuation de milliers de ses ressortissants, participe aux combats contre Riek Machar. « Cette opération est menée par la seule SPLA », a-t-il affirmé.
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Il a également souligné que l'Etat clé d'Unité, producteur de pétrole, était sous le contrôle du gouvernement, précisant cependant qu'il y avait eu des combats pendant la nuit dans Bentiu, capitale de cet Etat.
Selon lui, l'un des chefs militaires, le général James Koang Choul, commandant d'une division qui contrôle l'Etat d'Unité, « aurait » cependant fait défection, sans ses hommes.
« Nous avons perdu tout contact avec le commandant. Des informations nous disent qu'il a rejoint Riek Machar », a-t-il dit tout en assurant que les forces gouvernementales contrôlent la zone.