Aux dernières nouvelles, ce vendredi 20 décembre, l'ONU a envoyé plusieurs de ses hélicoptères afin de procéder à l'évacuation de l'une de ses bases, là où deux casques bleus indiens ont été tués. Par ailleurs, indique Khartoum, capitale du Soudan, les combats qui se déroulent entre les factions rivales de l'armée au Soudan du Sud « vont affecter » le pays, qui dépend de la production pétrolière régionale mais aussi en raison de l'afflux prévisible de réfugiés et d'armes.
Jeudi, un avion de transport C-17 Globemaster III de l'armée de l'air britannique a évacué 182 personnes dont 53 ressortissants britanniques vers l'Ouganda, a indiqué le ministère des Affaires étrangères. Enfin, l'Ouganda a envoyé des soldats à Juba à la demande du Soudan du Sud pour ramener la sécurité, notamment autour de l'aéroport de la capitale, a indiqué ce vendredi le quotidien gouvernemental ougandais New Vision.
Les affrontements au Soudan du Sud: lourdes menaces pour le développement du pays
Economiquement parlant, le Soudan du Sud, c'est surtout du pétrole : 190 000 barils de pétrole y sont produits tous les jours. Entre les mois d'avril et d'octobre 2013, 1,3 milliards de dollars sont rentrés dans les caisses de l'Etat, soit 85% de ses recettes. Le pays étant enclavé, il est obligé de faire transiter son pétrole par des oléoducs soudanais et par le terminal pétrolier de Port-Soudan.
A ce titre, d'avril à octobre 2013, c'est près du quart des recettes sud-soudanaises qui ont donc été versés à Khartoum. En dehors des exportations de brut, qui partent majoritairement vers la Chine, c'est l'aide internationale qui fait vivre le Soudan du Sud. Elle équivaut au tiers du budget national. D'importants investissements sont consentis pour, par exemple, produire plus d'électricité.
Mais le pays est déjà lourdement endetté. Il a dû emprunter 1,5 milliards de dollars sur les marchés financiers parce qu'entre janvier 2012 et mars 2013, les exportations de pétrole avaient cessé en raison de la mésentente avec le voisin du nord - le Soudan - qui avait fermé ses oléoducs. Une nouvelle paralysie de l'exploitation pétrolière affecterait bien sûr durablement cette économie encore balbutiante.