Riek Machar dit vouloir éviter une guerre civile et souhaite privilégier une solution pacifique. Il souhaiterait une « révolution de palais » à Juba qui verrait l'armée, le SPLA renverser le chef de l'Etat. Pour l'instant cela semble très hypothétique. Mais cependant, si le rapport de force parait toujours en faveur du président Kiir, sur le terrain, ce qui est certain c'est que Riek Machar est loin d'être isolé.
Politiquement, il a le soutien d'une partie de l'armée et vient de rallier l'ancien chef de guerre Peter Gadet dont les hommes ont chassé les militaires favorables à Salva Kiir de la ville de Bor. Il semble aussi que dans au moins cinq Etats sur les dix que compte le pays, des troubles aient commencé.
Clarification du rapport de force
Ce qui risque d'être décisif, c'est l'attitude des militaires dinka, dont certains ne sont plus favorable à Salva Kiir. Et ce qui pourrait se produire dans les prochains jours, c'est la poursuite de ces affrontements jusqu'à la clarification du rapport de force sur le terrain.
Il ne faut pas non plus négliger l'influence des diplomates kényans, éthiopiens et ougandais qui doivent arriver à Juba et qui vont tenter une médiation entre les deux hommes. Ce qui est clair cependant, c'est que Riek Machar n'entend pas se soumetttre et s'il n'obtient pas le départ de Salva Kiir, il pourrait fort bien rééditer l'expérience de 1991, c'est-à-dire prendre le maquis durablement, ce qui déstabiliserait gravement le pays.