Il semble que l'heure soit à la volonté d'apaisement même si quelques incidents ont été signalés ce jeudi 12 décembre. D’après un responsable religieux, cinq corps ont été amenés à la mosquée Ali Babolo mais des habitants de la capitale centrafricaine commencent à organiser des réunions de réconciliation entre chrétiens et musulmans.
Et la réconciliation, c'est aussi ce pour quoi plaide le président de la transition,
Michel Djotodia. Dans une déclaration, ce jeudi 12 décembre, il a tout d’abord accusé le président qu’il a renversé, François Bozizé, d’être responsable des dernières violences. Selon lui, l’ancien président a décidé de reprendre le pouvoir par les armes, et il a donc insisté sur la nécessité de la réconciliation.
« J’ai la conviction que notre priorité immédiate, c’est de trouver le ressort nécessaire dans cette tragédie pour réapprendre à vivre ensemble : chrétiens, musulmans, non croyants unis dans la forme laïque de notre République et la foi dans un avenir commun », a insisté Michel Djotodia
Le président centrafricain de transition a également salué la récente visite de François Hollande à Bangui. « Je rends un hommage appuyé au président français, François Hollande, qui a fait preuve d’humanité et de courage en venant personnellement à Bangui nous témoigner sa compassion et sa détermination à aider notre pays », a-t-il déclaré avant d’ajouter qu’il avait eu, avec le président Hollande, un « entretien fructueux » tout en soulignant que « la France soutiendra la transition jusqu’aux élections transparentes et équitables. Elle respectera également la durée de la transition ».
Michel Djotodia a par ailleurs insisté pour que les prochaines élections soient organisées « dans les règles de l’art » et qu’on n’assiste pas « à un bégaiement tragique de l’histoire avec une reprise de la mascarade électorale de 2011 ». Pour le président centrafricain de transition, il faut éviter de répéter les mêmes erreurs qui risqueraient de replonger la Centrafrique dans le chaos.
■ ZOOM : A Bossangoa, vidée de ses habitants, la tension est toujours palpable
Le ministre français de la Défense Jean-Yves Le Drian est attendu ce vendredi matin 13 décembre en Centrafrique. Il doit y rencontrer les forces françaises à l'oeuvre pour rétablir l'ordre dans le pays, comme par exemple à Bossangoa, au nord de Bangui. L’envoyé spécial de RFI est arrivé, ce jeudi, dans cette ville où la plus grande méfiance règne entre communautés.