Voilà le président français plongé au cœur du chaos centrafricain, avec cette visite « exceptionnelle », inédite en tout cas sur un théâtre de guerre, mardi soir à Bangui. Une capitale loin d'être encore sécurisée.
Au tout début de l‘intervention française, c'est une manière pour le président Hollande, qui endosse son costume de chef de guerre pour la deuxième fois cette année en Afrique, de faire montre de courage, s'engageant physiquement aux côtés des troupes françaises.
C'est une manière, également et surtout, d’imposer un calendrier politique au très contesté président par intérim Michel Djotodia, avec la demande d'élections libres très rapidement.
« Eviter un carnage »
Bref, le message politique est très clair : malgré les difficultés, malgré les risques, le président est en première ligne, déterminé à mener à bien cette opération. Pour François Hollande, l'opération Sangaris est certes « dangereuse », a-t-il dit à Bangui, mais elle est « nécessaire pour éviter un carnage ».
Reste que si l’union nationale en France prévaut toujours sur cette intervention en Centrafrique, ce soutien pourrait fondre comme neige au soleil en cas d’enlisement dans le chaos centrafricain. La crainte, c'est toujours l’annonce de nouvelles pertes humaines.
Il y a un vrai risque politique pour un président, déjà très fragilisé sur la scène intérieure. D’autant plus que les Français restent très partagés, selon les sondages, sur la nécessité d'une telle opération.
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