Le début des opérations de désarmement des ex-Seleka, dans les quartiers, semblent avoir bien malgré lui libéré la colère des populations. Une colère contenue depuis plus de huit mois et qui explose maintenant de manière anarchique, en faisant l’amalgame entre musulmans et Seleka. Ce mardi matin, RFI a constaté le pillage de la mosquée du quartier de Fouh, dans le 4e arrondissement. Les habitants arrachaient les tôles, abattaient les murs, hurlaient des propos contre les musulmans.
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Les populations musulmanes vivent du coup dans la peur ou dans la colère. « Les gens sont terrés chez eux, explique Ahmat Déliris, l’un des responsables de la communauté islamique de Centrafrique. Il y a aussi, poursuit-il, des musulmans qui essaient de quitter leur quartier à Kpéténé et à Sarah ». Selon ce responsable, onze corps sont arrivés depuis lundi soir à la morgue de la mosquée Ali Babolo.
Au kilomètre 5, des jeunes ont laissé éclater leur colère aussi : « C’est l’armée française qui a créé ces problèmes, explique Moussa, un jeune leader musulman. Ils désarment les gens, ils les laissent là plutôt que de les emmener dans des casernes… Du coup, la foule leur jette des pierres. La France est venue pour amener la paix, conclut ce jeune. Elle ne doit pas laisser de côté une partie de la population centrafricaine ».