Bangui reste en grande partie encore paralysé par la peur, ce dimanche. Sur les grandes artères, on ne croise que quelques marcheurs. Les véhicules restent quasi-absents. Au marché du Kilomètre 5, les boutiques sont cadenassées. Le prix du carburant a quasiment doublé en quelques jours.
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Le centre reste le territoire des ex-Seleka, qu’on voit postés au bord de la route, ou qui patrouillent dans des pickups. La présence française est plus visible quand on s’approche de l’aéroport.
Ce matin, des militaires étaient au marché Combattant. Des troupes françaises ont également été envoyées dans le quartier de Boy-Rabe, où la situation s’est à nouveau tendue.
394 cadavres ramassés
La Croix-Rouge centrafricaine, elle, poursuit sa collecte des corps. Entre jeudi et samedi, 394 cadavres ont été ramassés. Certains d’entre eux sont entreposés à la morgue de l’hôpital communautaire. Les sacs mortuaires sont alignés.
Des essaims de mouches se forment sur les fermetures éclair, attirées par l’odeur pestilentielle. D’autres corps sont enveloppés d’une couverture ou simplement par terre.
« Quelle barbarie, se lamente un Banguissois. Mais, dit-il, les corps qui sont ramassés ne sont pas tout. Dans mon secteur, le PK13, on a inhumé 11 personnes, dont mon beau-frère. »