C'est une extrême violence qui s'est installée aujourd'hui dans certains quartiers de Bangui. « Le niveau de barbarie est inqualifiable, explique une source internationale, on assiste à des tueries faites par les deux groupes, les anti-balaka et les Seleka ».
« Il y a des tueries au niveau des quartiers », explique une source à la Fomac, la force d’Afrique centrale. « Les Seleka font du porte-à-porte, et sortent parfois des hommes qu’ils exécutent », ajoute-t-il.
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« Depuis ce matin très tôt, les Seleka font du porte-à porte », confirme un habitant du quartier plateau. « Et il y a des pillages. J’ai vu des véhicules 4x4 chargés d’un congélateur ou de vêtements. » « Les Seleka sont dans Sica 2 ! », lance pour sa part un habitant de ce quartier. « Il faut une protection internationale, sinon on connaîtra le pire aujourd’hui ».
« Depuis ce matin, chrétiens et musulmans m’appellent de tous les quartiers pour me dire : "Chez nous, ça ne va pas" », rapporte le responsable de l’alliance Evangélique de Centrafrique, le pasteur Nicolas Guérékoyamé. « Si ça continue ainsi, je crains que la journée d’aujourd’hui soit une journée de carnage », avertit le responsable religieux.
« Laissés à nous-mêmes »
En fin de matinée, un Centrafricain découragé expliquait pour sa part qu’il s’est senti « soulagé » quand la résolution de l’ONU a été votée. Mais « nous, on pensait que la troupe française allait immédiatement passer aux actes, alors que là, dans les quartiers, on est laissés à nous-mêmes », se lamente-t-il.
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En tout début d’après-midi, ce vendredi, l’état-major français des armées, à Paris, a fait état d’accrochages impliquant des soldats français qui se sont déroulés jeudi matin, au niveau de l'aéroport de Bangui. « A l'aube, un pick-up armé a ouvert le feu à trois reprises en direction de ces civils et des troupes françaises. A la troisième ouverture du feu, on a riposté et on a détruit le véhicule », a indiqué un porte-parole de l’armée française.
Plusieurs personnes qui se trouvaient à bord de ce pick-up ont été tuées par les soldats français, indique-t-on de même source.
Malgré le renforcement des patrouilles de soldats français à bord de blindés, dans Bangui et en attendant l’arrivée des 1 200 soldats suplémentaires, les habitants ne sont pas rassurés.
Joint ce vendredi 6 décembre, au matin, par RFI, Guerekoyamé-Gbangou, de l'Alliance évangélique de Centrafrique, indiquait qu’il recevait des appels de chrétiens mais aussi de musulmans, de tous quartiers de la capitale, qui exprimaient leurs inquiétudes et faire part des violences commises.