Il en parlait peu considérant qu’il s’agissait là d’une affaire strictement personnelle et pourtant, la dimension spirituelle est au cœur de l’œuvre politique de Nelson Mandela.
Si la vox populi avait déjà élevé au rang de saint laïc le prisonnier, fraîchement libéré, puis le premier président noir sud-africain, le combat du grand humaniste se nourrissait aux sources d’une culture chrétienne reçue au sein de l’Eglise méthodiste.
Nelson Mandela reconnaissait avoir reçu deux influences majeures : celle de la chefferie, à savoir le rôle régulateur du chef - modèle d’écoute et de concertation - et celle de l’Eglise. Une Eglise dont il se sentait redevable sachant le soutien qu’elle lui avait apporté dans son combat contre l’apartheid et pour la réconciliation.
Ses croyances chrétiennes, il ne les a « jamais abandonnées » a-t-il déclaré un jour, rompant avec une réserve de mise, car il savait combien la question de Dieu peut aussi diviser. Ce sont les petites phrases, distillées ici et là dans des lettres et des discours, qui donnent un éclairage sur la spiritualité agissante de Nelson Mandela, entré désormais dans le Panthéon des sages de l’humanité.
Prix Nobel de la paix 1993, Nelson Mandela a également reçu les hommages de deux autres prix Nobel de la paix et leaders sipirituels de leurs communautés respectives, à savoir le Dalaï Lama qui ne cesse de prôner la non-violence, et l’archevêque Desmond Tutu.
« Le meilleur hommage que nous pouvons lui rendre est de faire tout ce que nous pouvons pour contribuer au respect de l’unité de l’humanité et travailler à la paix et à la réconciliation comme il l’a fait », a déclaré le chef spirituel tibétain tout en saluant « un ami cher, un homme de courage, de principes et à l’intégrité incontestable ».
De son côte, l’archevêque sud-africain, 82 ans, apparu profondément bouleversé, ce vendredi, n’a pas pu retenir ses larmes.
« Mandela était une incroyable icône d’humanité, de compassion (…), un symbole de réconciliation, de pardon et de magnanimité », a-t-il dit avant d’ajouter qu’ « au cours de 24 années (depuis sa libération), Madiba nous a appris comment vivre ensemble et croire en nous-mêmes et en chacun », a déclaré l’archevêque anglican et prix Nobel de la paix, Desmond Tutu.