En proie aux violences depuis plus de quatre mois, la ville de Bossangoa n’a toujours pas repris son rythme de vie normale. En dépit du renforcement de la présence de la force multinationale, la tension reste vive. Environ 40 000 chrétiens sont toujours basés à l’évêché et presque un millier de musulmans, sur le site de l’école de la Liberté. La crainte et la peur sont toujours de mise dans les cœurs.
« Il y a deux communautés qui s’observent avec méfiance, explique le Général Babakar Gaye, représentant spécial du secrétaire général des Nations Unies en Centrafrique. Il y a des hommes en armes qui commettent des exactions contre les populations, lesquelles ont déclenché des réactions spontanées. Nous sommes dans une situation qui est grave par rapport à la sécurité et par rapport à la souffrance des populations ».
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Les déplacés sont toujours réticents à regagner leur domicile, à cause des exactions d’hommes armés – les ex-Seleka d’un côté et les milices Anti-Balaka de l’autre. Réfugié à l’évêché, Luc en appelle à une intervention internationale.
« Il faut que les Nations unies interviennent rapidement pour qu’on soit en paix, plaide-t-il. Parce que s’il n’y a pas de désarmement, nous ne pouvons pas sortir d’ici. ».
Pour tenter de calmer les choses, le chef d’Etat de la transition, Michel Djotodia, avait procédé au remplacement du chef de la région militaire de Bossangoa. Des mesures ont également été annoncées pour que les hommes de l’ex-Seleka quittent la ville. Mais pour l’instant, ces mesures tardent à se traduire en acte et la population continue de crier au secours.
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