Procès des dirigeants kényans: le bras de fer africain avec la CPI se poursuit

L'Assemblée annuelle des Etats participants à la Cour pénale internationale a commencé le 20 novembre dans un contexte un peu particulier. Depuis des semaines, les pays africains réclament le report des procédures en cours contre les dirigeants kényans. Le chef de l'Etat et son vice-président sont accusés de crimes contre l'humanité pendant les violences post-électorales de 2007 et 2008. La CPI a déjà annoncé que le procès de Uhuru Kenyatta commencerait en février, c'est-à-dire trois mois plus tard que prévu. William Rutto, lui, comparaît depuis septembre, ce qui contrarie beaucoup l'Union africaine. L'organisation estime que les dirigeants devraient pouvoir terminer leur mandat sans être inquiétés, et elle accuse aussi la CPI de ne pas être juste et de ne se concentrer que sur l'Afrique.

« Raciste et instrument de l'impérialisme occidental », comme le dénoncent certains dirigeants africains ou véritable outil juridique au service des victimes, le débat fait rage. Force est de constater que les huit procédures actuellement en cours à la CPI concernent toutes l'Afrique. Certains grands pays qui n'ont pas rejoint la Cour, mais qui sont membres du Conseil de sécurité des Nations unies, ont même usé de leur pouvoir pour renvoyer des situations devant cette juridiction.

En tous cas pour l'Union africaine, il faut une immunité pour les dirigeants au pouvoir et la suspension des procédures engagées par la CPI notamment à l'encontre du président Uhuru Kenyatta et de son vice-président William Ruto. Le 14 novembre dernier, l'organisation panafricaine a appuyé un projet de résolution, mais n'a pu recueillir assez de voix au Conseil de sécurité des Nations unies pour qu'il soit adopté.

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Aujourd'hui, son objectif est de faire modifier le statut de Rome, le traité fondateur de la CPI en son article 27. Ce texte assure que la CPI est habilitée à engager des poursuites contre des responsables gouvernementaux en place, quel que soit leur rang.

L'Union africaine a déjà averti, le président Kenyatta ne comparaîtrait pas tant qu'on ne tiendra pas compte de ses préoccupations.

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