Avec notre correspondant à Antananarivo,
A Madagascar, le soutien de l’actuel président de la transition à Hery Rajaonarimampianina soulève beaucoup de questions et pourrait même être un cadeau empoisonné.
Dans une interview accordée au quotidien français Le Monde daté de ce dimanche 10 novembre, Andry Rajoelina annonce son soutien officiel au candidat Hery Rajaonarimampianina. C'était un secret de polichinelle. Le président de la transition n'avait jamais manqué de saluer le travail accompli par son ex-ministre des Finances lorsqu'on lui demandait qui était son candidat à cette présidentielle. Mais ce soutien officiel pose des problèmes légaux : le président de la transition n'a pas le droit, comme les membres du gouvernement, d'afficher son soutien à l'un des candidats.
Hery Rajaonarimampianina se dit surpris
Ce soutien pose aussi des questions de stratégie politique. Joint par RFI, l'ex-ministre des Finances, Hery Rajaonarimampianina, semble le premier surpris par ce soutien officiel. « Vous m'apprenez la nouvelle, je ne le savais pas », a déclaré Hery Rajaonarimampianina. « Pourtant, en tant que président de la transition, Andry Rajoelina ne peut pas m'apporter son soutien », a-t-il ajouté.
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En effet, selon l'article 15 de la Feuille de route de sortie de crise - feuille de route qui encadre la tenue de cette élection présidentielle - « le Président, le gouvernement et les chefs d'institutions doivent rester neutres (…) en particulier pendant le processus électoral ».
Risque de disqualification
Joint par RFI, Jean-Eric Rakotoarisoa, professeur de droit à l'Université d'Antananarivo, le confirme : « Ce soutien d'Andry Rajoelina peut amener à la disqualification d'Hery Rajaonarimampianina. Pour ça, il faudrait que la Cour électorale spéciale [CES, ndlr] soit saisie d'une requête, et quelle détermine si, dans les faits, Hery Rajaonarimampianina a bénéficié, ou bénéficie, du soutien d'Andry Rajoelina. »