L’hommage des journalistes de Radio France à nos collègues assassinés

C'est dans la nuit de ce lundi 4 novembre que les corps de Ghislaine Dupont et Claude Verlon seront rapatriés à Paris où ils arriveront tôt mardi matin. Deux jours après l'assassinat des deux envoyés spéciaux de RFI à Kidal, des opérations sont en cours au Mali pour retrouver les auteurs de ce qui reste, pour l'instant, des meurtres inexplicables. Les journalistes maliens ont organisé, ce lundi après-midi à Bamako, une marche blanche pour rendre hommage à Ghislaine Dupont et Claude Verlon. A Paris, c’est le groupe Radio France – très proche de RFI – qui a organisé, à son tour, dans l’après-midi, une cérémonie de recueillement.

Un hommage émouvant avec de l’émotion dans la voix de Jean-Luc Hees, le patron de Radio France, qui a tenu à indiquer que RFI et les radios de son groupe « font le même travail ». « Nous avons les mêmes valeurs, ce qui rend ces moments si difficiles pour nous aussi », a-t-il ajouté.

L’émotion aussi des responsables de RFI présents à la Maison de la Radio. Bruno Daroux, Jean-Jacques Louarn, Christophe Champin, Pascal Paradou et Anne Corpet venus témoigner du professionnalisme de Ghislaine et Claude. Et surtout pour remercier Radio France pour cette marque de soutien précieuse en ces temps difficiles. « Nous sommes très sensibles à ce geste », a dit Bruno Daroux, adjoint de la directrice de RFI en charge de l’information monde.

Emotion enfin des personnes présentes, une centaine en tout : tous les patrons des chaînes du groupe Radio France, des journalistes également, des techniciens. Certains avaient eu l’occasion de croiser Ghislaine et Claude en reportage.

Il y avait aussi des journalistes des radios locales du groupe. Leur quotidien est très éloigné de la réalité malienne. Ils soulignent, qu’eux, ne prennent pas les mêmes risques dans leur travail mais ils partagent tous la même tristesse et soulignent l’importance de retourner à Kidal et de ne pas laisser la terreur l’emporter.

Une marche blanche également très émouvante à Bamako

Dans la capitale malienne, les journalistes maliens ont organisé, quant à eux, une marche blanche très émouvante ce lundi après-midi pour rendre hommage à nos deux confrères, à laquelle l'envoyée spéciale de RFI a participé.

Au départ, il y avait des dizaines de journalistes maliens qui sont partis de la Maison des journalistes, à Bamako, et qui avaient, comme destination, l’ambassade de France. Ils ont tenu à associer les membres de la délégation de RFI et puis, au fil des centaines de mètres, plusieurs dizaines de personnes se sont rajoutées. Il y avait ainsi des militants des droits de l’homme qui sont aujourd’hui catastrophés de ce qui vient de se passer, et qui sont aussi inquiets pour leur pays après l'enlèvement de deux journalistes en pleine ville, à Kidal, et leur exécution à 10 kilomètres de là.

Ils nous ont tous manifesté une grande solidarité. Parmi tous ces gens, figuraient aussi des personnalités comme l’artiste ivoirien Tiken Jah Fakoli, qui était là pour dire que « toucher à un journaliste » c’est toucher à une « voix des sans voix » et que cela était inacceptable.

 

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