L’image forte de cette audience au palais Koulouba, qui a duré une quarantaine de minutes, est celle du président malien IBK, tout de blanc vêtu, qui fond en larmes et qui partage la peine de toute l’équipe. Il a longuement dit son incompréhension face à cet acte barbare, face à cet acte « infra-humain », dit-il. Il a réaffirmé la volonté des autorités maliennes de voir les responsables arrêtés et répondre de leurs actes. « Il n’y aura pas de vengeance, je ne veux pas de vengeance, et je veux de la justice, a assuré le président malien. Nous croyons à la réconciliation ». Concernant l’enquête, le président du Mali a confirmé l’arrivée ce lundi de magistrats français qui vont travailler main dans la main avec les magistrats maliens sur cette enquête.
Marie-Christine Saragosse, PDG de France Médias Monde – qui comprend Radio France Internationale – figurait parmi les membres de la direction de la radio. A la sortie de son entretien avec le président malien, dans le palais de Koulouba, elle a confirmé la promesse d’Ibrahim Boubacar Keïta de faire toute la justice sur cette affaire, sans pour autant attiser le cercle de la violence.
« Ce crime, nous a dit le président, ne restera pas impuni. Nous irons jusqu’au bout. Pour autant, nous irons jusqu’au bout mais nous ne sommes pas des barbares. Et nous ne sommes pas dans le " œil pour œil, dent pour dent ". Nous croyons à la réconciliation de ce pays et, comme nous sommes des êtres humains, nous recherchons la paix et non pas la violence. Donc nous ne répondrons pas à la violence par une autre violence. C’était ça, son message », a déclaré Marie-Christine Saragosse.
Décorés à titre posthume
La Mali a rendu hommage, ce lundi, aux deux envoyés spéciaux et une cérémonie s’est tenue, en fin d’après-midi à l’aéroport de Bamako avant l’envol des cercueils, dans la nuit de lundi à mardi, pour Paris. Le président IBK s’est incliné devant les dépouilles de Ghislaine et Claude. Il les a décorés à titre posthume, sans discours, au nom de la nation malienne. Très ému, il a affirmé que « l’enquête avance », avant d’ajouter : « Je suis en contact avec le président François Hollande, nous ferons tout pour que l’enquête aboutisse et qu’on arrête les coupables ».
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L’émotion du président malien était vraiment à l’image de l’émotion de tout le Mali, du nord et du sud. Les journalistes maliens ont, quant à eux, organisé lundi après-midi, à Bamako, une marche blanche de protestation et d’hommage, une marche entre la Maison de la presse et l’ambassade de France. Tous les membres de la délégation de RFI ont participé à cette marche. Dernier point : le logo de RFI était, ce lundi matin, en berne sur les écrans de l’ORTM, la chaîne de télévision publique malienne.