La pomme de discorde d'Abyei risque de se transformer en grenade dégoupillée, si rien ne bouge. Et c'est pour éviter l'explosion qu'Omar el-Béchir et Salva Kiir se retrouvent à Juba ce mardi. Depuis des années et malgré l'implication de l'Union africaine et des Nations unies, les deux pays n'arrivent pas à s'entendre sur les modalités d'organisation du referendum censé décider de l'avenir de la province.
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Khartoum tient à ce que les tribus arabes Misseryias puissent voter, tandis que Juba soutien les Ngok-Dinka qui redoutent de voir Khartoum changer la majorité sociologique de la région en déplaçant les tribus Misseryias. Les multiples heurts et affrontements entre les deux communautés ont rendu complexe tout règlement de cette question.
L’UA à Abyei
L'Union africaine avait proposé que le vote se tienne avant la fin octobre, mais les deux communautés n'ont pu s'entendre sur cette question. Vendredi dernier, la communauté Ngok-Dinka a annoncé son intention d'organiser unilatéralement le referendum. Pour Khartoum c'est une ligne rouge à ne pas franchir, et les Nations unies redoutent désormais un regain de violence dans la zone.
Une délégation du Conseil de paix et de sécurité de l'Union africaine doit se rendre à Abyei ce mardi pour y rencontrer notamment les leaders de la communauté Ngok-Dinka. Le but étant d'empêcher que sur l'échiquier local, l'un des deux joueurs ne fasse le mouvement de trop.