Aucune date précise n'a été fixée par le régime de Juba et on voit mal comment - d'ici la fin du mois d'octobre 2013 - le référendum pourrait être organisé. Rien n'est prêt et l'épineuse question de qui aura le droit de vote nourrit toujours une très grande hostilité entre Khartoum et Juba.
Les Mysserias, éleveurs nomades arabes alliés de Khartoum, menacent de déclencher les hostilités s'ils sont exclus du référendum.
Ces éleveurs occupent, plusieurs mois par an, la région pour faire paître leur bétail et ils craignent de perdre ce droit. De leur côté, les Ngok-Dinka, favorables au rattachement au Soudan du Sud, qui se considèrent comme originaires de la région d'Abyei, s'opposent au vote des Mysserias.
Affrontements récurrents
Le référendum sur Abyei a été inscrit dans l'accord global de paix signé entre le Nord et le Sud en 2005. Il devait se tenir en même temps que celui qui a permis au Sud-Soudan d'accéder à l'indépendance en janvier 2011.
Depuis cette date, des affrontements récurrents secouent Abyei, jetant dans la brousse des dizaines de milliers de villageois. En mai dernier, le chef suprême des Ngok-Dinkaa été tué lors d'une embuscade tendue par les Mysserias.
L'impasse risque d’être totale parce que ni Khartoum ni Juba n'accepteront de perdre cette région d'Abiye, devenue un enjeu de politique intérieur pour chacun des deux Etats soudanais.