Mozambique: fin de l’accord de paix entre le parti au pouvoir et les ex-rebelles de la Renamo

Le quartier général de la Renamo, l'ex-rébellion mozambicaine, a été bombardé ce lundi 21 octobre en fin de matinée par l'armée. Depuis un an, Afonso Dhlakama, son chef, s'était retiré dans la province de Sofala et menaçait de reprendre les armes malgré l'accord de paix signé en 1992. Depuis quelques mois, les relations entre la Renamo et le parti au pouvoir, le Frélimo, se sont fortement dégradées, avec des attaques à répétition.

Il s'agit de la plus importante opération de représailles contre la Renamo. Son QG a été détruit. Mais Afonso Dhlakama, le chef du mouvement rebelle, n'a ni été capturé, ni tué. Actuellement en tournée dans la région, le président Armando Guebuza a visiblement décidé d'en finir avec l'ex-rébellion. Les autorités affirment qu'elles ont simplement riposté à une attaque de la Renamo.

« Aux alentours de midi, a affirmé Cristovao Chumé, l'un des porte-parole du ministère de la Défense., les guérilleros de la Renamo ont attaqué nos forces. Par la suite, les forces de défense et de sécurité ont lancé une contre-attaque et les guérilleros de la Renamo se sont réfugiés à l’endroit où se trouvait Afonso Dhlakama ». Et d'ajouter au sujet de ce dernier : « Nous ne savons pas où il se trouve en ce moment, car au moment où nos forces pourchassaient ses hommes, Afonso Dhlakama a pris la fuite ».

Réponse de la Renamo

Les ex-rebelles ont alors immédiatement dénoncé l’accord de paix datant de 1992, qui avait mis fin à 16 ans de guerre civile. Mais pour être crédible, il fallait que la Renamo accompagne cette déclaration d'une action spectaculaire. Ce mardi, le mouvement a revendiqué l'attaque d’un poste de police dans le centre du pays, mais assure que les ex-rebelles ont agi sans ordres, dans une réaction spontanée à l'attaque de leur base.

Il faut dire que l'ex-guérilla se tient de plus en plus à l'écart de la scène politique. Depuis un an, elle réclame une représentativité plus grande au sein de la commission électorale et des forces armées. Elle accuse également le Frélimo d'accaparer le pouvoir et les richesses naturelles. Elle menace désormais de perturber les élections locales prévues le 20 novembre prochain. Un risque que ne peut courir le pays, car malgré une paix fragile, le Mozambique connait aujourd'hui une très forte croissance. Les investisseurs se bousculent attirés par ses énormes réserves en charbon et ses gisements gaziers off-shore découverts récemment. Sans sécurité, ces investisseurs seraient simplement tentés de mettre la clef sous la porte.

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