Les journalistes l’ont surnommé « le procès de la misère africaine ». Les trois Somaliens jugés jusqu’à vendredi n’avaient pas 30 ans au moment des faits, et leurs avocats vont une nouvelle fois axer leur discours sur cette loterie de la pauvreté : l’utilisation, dans toute la Corne de l’Afrique, de jeunes garçons prêts à tout pour gagner quelques sous.
L’un d’entre eux, Me Glon, insistera sur la peur du jeune qu’elle défend : démuni, qui ne sait même pas lire, victime lui aussi des véritables responsable de l'attaque. Ces derniers sont d'ailleurs parfaitement identifiés, affirme-t-elle : ce sont des habitants de villages en Somalie qui n'ont jamais arrêtés.
Hervé Morin invité à comparaître
Son confrère, Me Ronan Appéré, a invité à comparaître l’ancien ministre de la Défense Hervé Morin, qu’il soupçonne d’avoir contribué à cacher la vérité sur l’ampleur des moyens engagés pour délivrer le voilier. L'opération française avait été d’une grande violence. Deux pirates et le skipper avaient perdu la vie lors de l’assaut.
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Cette semaine, il y aura une autre invitée à la cour : la jurisprudence. La justice française n’en est pas à sa première affaire de piraterie, mais à chaque fois, il s'agit d'un dossier particulier, jugé au cas par cas.
Il y a un an, la cour d’assises de Paris avait condamné quatre pirates somaliens à des peines de quatre à dix ans de prison, et en avait acquitté deux autres, dans l’affaire de la prise d’otages d’un autre voilier français, le Ponant, en 2008.