« Vous êtes sur le bon continent, dans le bon pays et au bon moment ». Le président sud-africain Jacob Zuma s'est montré particulièrement enthousiaste alors qu'il s’adressait à la délégation française de chefs d’entreprises qui accompagnait le président français.
L’Afrique du Sud cherche à attirer les investissements afin de créer des emplois, le chômage du pays étant officiellement à 25%. Ce lundi, deux gros accords commerciaux ont été scellés, d'un montant de près de six milliards d'euros. L’un pour la construction d'une centrale thermique en Afrique du Sud, l’autre est un contrat ferroviaire conclu l’année dernière.
« Partenariat équilibré »
Le groupe Alstom va fournir 3 600 wagons à Prasa, l’entreprise publique chargée du transport de voyageurs en Afrique du Sud. Il s’agit du plus gros contrat de ces dernières années : quatre milliards d’euros.
Pretoria en attend des retombées économiques substantielles, les usines de fabrication employant 8 000 personnes étant basées en Afrique du Sud. Les deux présidents ont insisté sur la nécessité d’un « partenariat équilibré » avec des retombées économiques pour les deux pays.
La Centrafrique au coeur des préoccupations
Les crises africaines auront été au centre des entretiens entre le président français et son homologue sud-africain.
Dans le passé, les deux pays ont souvent été concurrents sur le continent africain, ce qui a parfois tendu leur relations. Mais lundi, chaque coté a tenté de dissiper toute rivalité.
Les deux chefs d’Etat ont notamment longuement discuté de la situation en Centrafrique, jugée critique. L'Afrique du Sud s'est retirée de Centrafrique après y avoir perdu seize soldats en début d’année.
« Nous ne sommes pas venus nous substituer aux Africains, a déclaré François Hollande, nous sommes là pour soutenir et former. »
Une déclaration appréciée par Jacob Zuma : « Je suis très content que de ce qu’a dit le président Hollande, que la France sera là pour soutenir nos efforts. Quel que soit notre intervention, la France nous soutiendra. Et je peux vous assurer que cela sera apprécié et je suis content que ce point ait été clarifié. »
Il y a urgence à intervenir en Centrafrique, a lancé le président sud-africain, qui a toutefois précisé que la France appuierait une force régionale sous l’égide des Nations unies et avec l'appui de l'Union africaine
Un sommet pour la paix et la sécurité en Afrique, organisé début décembre par la France, a justement pour objectif de favoriser la constitution de forces africaines régionales pouvant intervenir à tout moment.