Avec notre correspondante à Dakar, Carine Frenk
Du côté du pouvoir, le ton a changé, rien à voir avec les déclarations du ministre de l’Hydraulique Pape Diouf qui parlait lundi encore d’un « incident ». On évoque désormais « une crise inacceptable, la pire depuis l’indépendance ».
« Les autorités ont mis beaucoup trop de temps à prendre la mesure du calvaire vécu par les populations », s’insurge Momar Ndao, président de l’Association des consommateurs du Sénégal. Il regrette l’absence, jusqu’à présent, de mesures alternatives suffisantes : réquisitions de camions-citernes pour faire venir de l’eau des villes de province, campagne d’information, etc.
Des réparations qui n’en finissent plus
Veille-t-on seulement à l’approvisionnement en eau minérale ? Certaines boutiques sont déjà en rupture de stock, s’inquiète Momar Ndao. « Il est temps de déployer les grands moyens, le pilotage à vue n’a que trop duré », lance pour sa part Massokhna Kane, de SOS consommateurs.
Du côté de la Sénégalaise des eaux, on n’ose plus donner de date. Un spécialiste, qui participe aux travaux à la station de Keur Momar Sarr, explique qu’à chaque fois que les réparations avancent, il faut faire face à un nouveau problème : « L’un d’entre eux a fait perdre une journée entière pour un simple joint introuvable sur place qu’il a fallu aller chercher en catastrophe à Dakar. »