A deux jours des élections législatives, des rumeurs de coup d’Etat courent à Conakry. C'est Le Canard enchaîné qui en parle dans son édition du mercredi 25 septembre. Selon l'hebdomadaire français, le milliardaire franco-israélien - à la tête d'une société minière - aurait tenté de monter un complot visant à déstabiliser et renverser le pouvoir en Guinée.
Cet homme d'affaires est actuellement en conflit avec l'Etat guinéen à propos des gisements de fer du Simandou dont il détient deux des quatre blocs. Selon Le Canard enchaîné, il est soupçonné de vouloir recruter des mercenaires à l'étranger mais aussi de financer des actes de déstabilisation à l'intérieur du pays.
Le journal met en avant deux notes des services de renseignement français et américains. Interviewé par RFI, le porte-parole du gouvernement guinéen a demandé aux partis politiques, toutes tendances confondues, de soutenir le gouvernement dans l’affaire dite des « monts Simandou ».
« Il est évident qu’aujourd’hui la Guinée est soumise à de forts enjeux au niveau de son patrimoine minier, en particulier le gisement de fer de Simandou. Il y a longtemps que nous, en Guinée, nous avons dit que la plupart des manifestations politiques n’avaient strictement rien de politique et encore moins de spontané », a déclaré à RFI Albert Damantang, porte-parole du gouvernement guinéen.
« Aujourd’hui, des documents venant d’un autre pays, qui n’ont rien à voir avec la Guinée, tendent à entériner cette version. Ce que nous souhaiterions, c’est qu’il y ait un bloc ; que la classe politique guinéenne mais également la société civile fassent bloc derrière le gouvernement pour la protection des intérêts de la Guinée. Pour le reste, laissons à l’appréciation des enquêteurs, à la conscience des uns et des autres », a poursuivi Albert Damantang.
L’opposition « surprise »
Joint par RFI, l’opposant Cellou Dalein Diallo réfute les propos des autorités guinéennes selon lesquels les manifestations organisées ces dernières semaines par l’opposition ne sont « ni spontanées ni politiques » mais elles participent à ce « projet de déstabilisation ». Le président de l’Union des forces démocratiques de Guinée se dit également surpris d’apprendre cette nouvelle sur l’éventuelle préparation d’un coup d’Etat.