Affaire Talon: l'examen de la demande d'extradition de l’homme d'affaires béninois renvoyée au 23 octobre

Après réception des compléments d'information, la cour d'appel de Paris a renvoyé au 23 octobre 2013 l'audience d'examen sur le fond de la demande d'extradition de l'homme d'affaires Patrice Talon et de son bras-droit Olivier Boko. La cour entendra donc les deux parties : d'un côté Patrice Talon, accusé d'avoir voulu faire empoisonner le président, et qui avait financé Thomas Boni Yayi. Patrice Talon aurait ainsi profité de son premier mandat pour étendre son empire économique et son influence politique. De l'autre, un président qui aurait décidé une fois réélu de réduire cette influence, selon le camp Talon.

La disgrâce de Patrice Talon commence quelques mois après la réélection de Thomas Boni Yayi dont il a financé les campagnes. Début 2012, il est l'objet de plusieurs plaintes au Bénin pour crimes économiques. Jusqu'alors, l'homme d'affaires disposait d'une influence considérable, tant sur le plan économique que politique.

Selon l'intéressé, ses problèmes démarrent lorsqu'il refuse de soutenir Boni Yayi sur une réforme de la Constitution lui permettant de briguer un troisième mandat. Pour Patrice Talon, cette affaire est une machination politique dont le point d'orgue est l'accusation de tentative d'empoisonnement aux médicaments trafiqués.

Des arguments réfutés par l’Etat béninois

Du coté de l'Etat béninois, on assure que cette tentative d'empoisonnement est bien réelle. Il n'y a rien de politique dans tout cela, assure l'avocat du président Boni Yayi, Maître Christian Charrière-Bournazel : « Leur argument serait que le président aurait décidé de faire un troisième mandat. C’est faux. Le projet de révision réaffirme ce qu’est la Constitution sur ce point : un président au Bénin ne fait que deux mandats de cinq ans, et pas un de plus. L’affaire est en réalité une véritable tentative d’assassinat sans motif politique par des personnages qui voulaient maintenir leur suprématie économique. »

Les arguments s'affronteront à l'audience le 23 octobre prochain. L'avis de la cour, favorable ou défavorable à l'extradition, devrait suivre courant novembre. Mais c'est ensuite au pouvoir politique, à l'exécutif français, de décider de le suivre ou non.

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