La disgrâce de Patrice Talon commence quelques mois après la réélection de Thomas Boni Yayi dont il a financé les campagnes. Début 2012, il est l'objet de plusieurs plaintes au Bénin pour crimes économiques. Jusqu'alors, l'homme d'affaires disposait d'une influence considérable, tant sur le plan économique que politique.
Selon l'intéressé, ses problèmes démarrent lorsqu'il refuse de soutenir Boni Yayi sur une réforme de la Constitution lui permettant de briguer un troisième mandat. Pour Patrice Talon, cette affaire est une machination politique dont le point d'orgue est l'accusation de tentative d'empoisonnement aux médicaments trafiqués.
Des arguments réfutés par l’Etat béninois
Du coté de l'Etat béninois, on assure que cette tentative d'empoisonnement est bien réelle. Il n'y a rien de politique dans tout cela, assure l'avocat du président Boni Yayi, Maître Christian Charrière-Bournazel : « Leur argument serait que le président aurait décidé de faire un troisième mandat. C’est faux. Le projet de révision réaffirme ce qu’est la Constitution sur ce point : un président au Bénin ne fait que deux mandats de cinq ans, et pas un de plus. L’affaire est en réalité une véritable tentative d’assassinat sans motif politique par des personnages qui voulaient maintenir leur suprématie économique. »
Les arguments s'affronteront à l'audience le 23 octobre prochain. L'avis de la cour, favorable ou défavorable à l'extradition, devrait suivre courant novembre. Mais c'est ensuite au pouvoir politique, à l'exécutif français, de décider de le suivre ou non.