Patrice Talon est-il extradable? Il est peu probable que la cour d'appel de Paris se prononce ce mercredi. Lors de la précédente audience, en mai dernier, la cour avait demandé à l'Etat béninois de clarifier en particulier 7 points. Un complément d'information de plusieurs centaines de pages qu'il va falloir maintenant examiner.
Parmi les questions soulevées figure celle sur la peine de mort au Bénin. La France ne peut extrader quelqu'un qui risque la peine capitale dans son pays. Or, même si le Bénin s'achemine vers l'abolition, la peine de mort, tout comme les travaux forcés, figurent toujours dans le code pénal et les juges français souhaitaient connaître les peines prévues pour les remplacer.
Autre demande de la cour d'appel concernant le dossier : les rapports d'expertises toxicologiques menés par le FBI américain et le laboratoire français Toxlab sur les médicaments présentés comme ceux destinés au président et qui auraient été manipulés en laboratoire pour les rendre particulièrement toxiques.
Les juges auront sous les yeux un échange d'une vingtaine de SMS troublants entre Patrice Talon et la gouvernante censée donner à son oncle de président les médicaments empoisonnés.
Vraisemblablement, au vu de la masse de documents à étudier, les magistrats devraient donc prononcer un renvoi. Pour autant, dans les jours qui viennent, les avocats de l'Etat béninois doivent ouvrir deux autres fronts contre l'homme d'affaires, à savoir une plainte à Bruxelles, notamment pour trafic d'influence, corruption et chantage dans le cadre du complot présumé, et un autre à Genève pour blanchiment de capitaux.