Officiellement, l’objectif de cette loi d’amnistie est d'apaiser le climat et de créer un environnement paisible avant les élections générales. Mais un opposant rappelle qu'amnistie signifie impunité et que l'impunité n'a jamais apaisé le climat politique. Cette amnistie est même un encouragement à commettre d'autres crimes, commente la Ligue bissau-guinéenne des droits de l'homme.
Blanchisseuse parlementaire
Le texte, qui doit être débattu à l'Assemblée nationale, concernera les militaires qui ont chassé le Premier ministre Carlos Gomes Junior en avril 2012, ainsi que les responsables politiques qui ont soutenu ce coup de force. Ce n'est pas la première fois que des putschistes sont lavés par la blanchisseuse parlementaire. En 2007, l'Assemblée avait adopté une loi d'amnistie contre les militaires qui avaient déposé le président Kumba Yalla en 2003. Ce projet de loi, s'il est adopté, aura une autre conséquence : il empêchera le retour à Bissau de Carlos Gomes Junior que l'on voit mal revenir au pays dès lors que ses ennemis politiques auront à la fois les mains propres et libres.
Tolérance zéro
Reste que la communauté internationale n'a pas l'intention de rester sans réagir. Dans les chancelleries on parle de tolérance zéro concernant l'impunité et l'on rappelle que l'ONU souhaite mettre en place deux commissions d'enquête : une pour les affaires de drogue, une autre pour les crimes de sang.