Joséphine, secrétaire dans une entreprise privée à Yaoundé, épouse et mère de six enfants, est désemparée. En ce jour de rentrée scolaire, tous ses enfants sont à la maison : « Je vous dis sincèrement, jusqu’ici j’ai essayé de faire tout ce que je pouvais et j’attendais même les salaires que les patrons généralement ne donnent pas toujours en temps. Je ne suis pas prête, je ne suis pas vraiment prête. »
« Une va attendre carrément janvier »
Emmanuel, un autre parent qui éprouve les mêmes difficultés à boucler son budget de rentrée scolaire, a choisi, lui, de désigner parmi ses enfants celui qui ira à l’école en premier : « Certains vont commencer, d’autres vont attendre peut-être le deuxième mois de la rentrée s’il y a quelque chose. Il y en a une qui va attendre carrément janvier. Les autres, on fera l’effort pour qu’ils commencent, [notamment] les plus petits qui ne peuvent pas supporter de rester à la maison quand leurs copains vont à l’école. »
« Il n'y a pas d'argent »
Les conditions d’accès au crédit scolaire sont aussi viciées, dénoncent ici Joseph : « Il n’y a pas d’argent et puis cette histoire qu’il faut tout acheter, il faut tout payer dès l’inscription, c’est vachement difficile. »
La rentrée 2013-2014 sera donc à plusieurs vitesses pour de nombreux parents, mais les lourdes conséquences de cette situation seront à partager avec leurs enfants.