Pour la deuxième journée consécutive, la brigade d'intervention de l'ONU et l'armée congolaise ont pilonné les positions du M23 sur les collines de Kibati. L'ONU a mobilisé l'ensemble de ses forces dans cette bataille selon un de ses porte-parole, afin de chasser les rebelles de ces collines situées à une quinzaine de kilomètres de Goma.
Les soldats tanzaniens ont déployé leur artillerie et notamment les gros mortiers de 122 mm, tandis que les hélicoptères MI 24 des Sud-Africains effectuent depuis mercredi des rotations régulières.
La bataille de Kibati fait monter la tension entre le Rwanda et la RDC. Des soldats sud-africains affirment depuis Johannesburg que les frappes sud-africaines ont touché ces derniers jours des lignes de ravitaillement entre Goma et le Rwanda, accréditant ainsi le soupçon d'un soutien actif du Rwanda aux rebelles du M23. Par ailleurs, un obus a tué une femme et son bébé dans la ville rwandaise de Giseyni, provoquant la colère de Kigali.
La ministre des Affaires étrangères du Rwanda accuse Kinshasa de provocation et promet que le Rwanda n'hésitera pas à défendre son territoire. De son côté, le gouvernement congolais dément toute implication et accuse même Kigali de tirer sur sa propre population pour accréditer l'idée d'une attaque congolaise.
C'est dans ce contexte que le Conseil de sécurité de l'ONU se réunit d'urgence ce jeudi.
Sur le terrain, la pression s'intensifie sur les rebelles du M23 comme l'affirme le lieutenant-colonel Prosper-Félix Basse, porte-parole militaire de la Monusco.