Ce matin, deux obus sont tombés dans la ville. Le premier est tombé dans le quartier très populaire de Bugangari, non loin d'un marché très fréquenté. Au milieu de la route en terre et de roches volcaniques, un cratère d'un mètre environ était visible ce jeudi 29 août.
C'est à cet endroit que se trouvait la femme qui a perdu la vie ce matin. Le bébé de deux ans qu'elle portait sur le dos a été blessé, mais selon une source hospitalière, ses jours ne sont pas en danger. Sur le côté de la route, plusieurs maisons ont également été endommagées.
La panique est retombée
Plus au sud de la ville, c'est à 200 mètres du poste frontalier de la Grande barrière, sur la route qui longe le lac Kivu, que le second obus est tombé. Il a fait un blessé grave, qui a été directement transferré devant l'hôpital de Kigali.
Ce jeudi après-midi, la ville avait retrouvé son calme. Seules quelques boutiques, sur la route qui longe la frontière avec la RDC au Nord, à la hauteur de la Petite barrière, étaient fermées. La panique des habitants était cependant un peu retombée.
« Bombardements incessants et inacceptables »
Dans un communiqué publié en fin de journée, la ministre rwandaise des Affaires étrangères, Louise Mushikiwabo, a dénoncé ce qu'elle a qualifié de « bombardements incessants et inacceptables du territoire rwandais par l'armée congolaise. »
Ce n'est pas la première fois que le Rwanda accuse son voisin, et la ministre a de nouveau prévenu : « Le Rwanda a exercé de la retenue aussi longtemps que possible, mais cette provocation ne peut plus être tolérée. Nous n'hésiterons pas à défendre notre territoire. »
Kinshasa rejette l'accusation de Kigali et affirme même que le Rwanda a tiré des obus sur son propre territoire. C'est en tout cas ce qu'indique le porte-parole du gouvernement congolais.
De son côté, selon des diplomates, l'ONU a accusé le Rwanda de soutenir militairement les rebelles du M23, précisant avoir « constaté » des tirs d'artillerie rebelles sur le Rwanda.