Depuis les opérations d'évacuation menées mercredi soir par les forces africaines de la Fomac (Force multinationale d'Afrique centrale), le tarmac de l'aéroport a été libéré par les populations en colère. Ces forces africaines restent déployées autour de l'aéroport et sécurisent les pistes. « Des habitants se sont rassemblés dans un quartier proche de l'aéroport », indique une source au sein de la force.
Selon nos informations, un petit groupe de deux à trois cents personnes reste par ailleurs mobilisé aux abords de l'aéroport. Certains habitants en colère ont également essayé de se manifester à l'entrée principale de l'aéroport à l'heure à laquelle on attendait le vol d'Air France qui, entre-temps, avait été reporté.
Dans les quartiers victimes ces derniers jours d'exactions, le calme semble commencer à revenir. Comme à Boy-Rabe. « La police, la gendarmerie, la Fomac circulent dans le quartier, tandis que les rebelles de la Seleka restent à l'entrée du quartier », a expliqué à RFI un habitant. « L'activité au marché a repris. Certains habitants sont en train de rentrer, mais d'autres continuent à avoir des doutes sur le retour de la sécurité. »
Michel Djotodia promet une enquête
Ce jeudi matin, le président de la transition, Michel Djotodia, a reçu une délégation des populations en colère. « Ils ont parlé sans peur, disant qu’il faut que leur sécurité soit assurée. Ils sont tout le temps pillés, ils vivent dans la peur. Ils veulent la sécurité », a expliqué à RFI Dieudonné Nzapalainga, l'archevêque de Bangui, qui a assisté à cette rencontre. « Le président [Michel Djotodia, ndlr] a assuré qu’il y aura des gendarmes et des policiers », a-t-il indiqué.
Il a également rapporté que la population a demandé que « les Fomac tchadiens » ne puissent plus avoir accès au secteur. « Ça aussi ça a été entendu », assure Dieudonné Nzapalainga. A l’issue de l’entretien, Michel Djotodia a également « donné 10 millions de Cfa pour les gens qui sont venus, qui étaient sur le tarmac ». Michel Djotodia a également annoncé l’ouverture d’une enquête et assuré que « ceux qui ont perdu leurs biens pourront se faire enregistrer et plus tard, un fonds sera alloué pour dédommager les gens », a rapporté l’archevêque de Bangui.