Diana Madialo étend les habits de ses enfants au milieu de la rue. Le rez-de-chaussée de sa maison est rempli d’eau boueuse. Cette habitante des Parcelles assainies, un quartier de la banlieue de Dakar, craint les nombreuses maladies qu'entraîne l’insalubrité : «A chaque fois qu’il pleut, l’eau entre dans les maisons. Et l’eau peut stagner ici pendant des semaines dans les rues. Cela nous empêche de nous déplacer. Nous sommes obligés de marcher dans l’eau. Nos enfants souffrent de diarrhées ; on est malade, on a des problèmes pulmonaires. Et nous n’avons nulle part où nous soigner».
Non loin, des agents des services d’hygiène, munis de pulvérisateurs, tentent de désinfecter une maison déjà vidée de ses eaux. Cet habitat précaire, envahi de mouches, menace de s’effondrer. Fatoufa, une veuve, vit ici avec ses sœurs et ses enfants. Sur ordre du préfet de Dakar, elle devra finalement quitter les lieux « L’eau a d’abord envahi la rue, et ma maison était pleine d’eau ! J’ai dû évacuer mes enfants chez des voisins. Mais heureusement, les jeunes du quartiers nous ont aidés bénévolement ».
Assainir les maisons pour éviter les épidémies
Pendant deux mois, les autorités sillonnent les quartiers inondés de la banlieue de Dakar et distribuent des kits d’hygiène. Le but est d’éviter les risques de maladie comme le paludisme. Mohammed Mbai est sous-officier d’hygiène à la brigade de Dakar : « Ce qu’on leur prodigue pour éviter les maladies hivernales, c’est de rendre leur domicile propre, d’évacuer les ordures ménagères au niveau de leurs poubelles et après ça, les nettoyer. Et avoir une bonne hygiène individuelle et collective pour éviter les maladies diarrhéiques ».
Au total, cette année, le gouvernement a débloqué 66 milliards de francs CFA pour lutter contre les inondations.