La première bombe a explosé le 27 juillet, soit deux jours après la mort du député Brahmi. L'engin placé dans la nuit sous un véhicule de la police devant le commissariat de La Goulette, près de Tunis, a été actionné à distance à l'aide d'un téléphone portable. De faible intensité, il n'a fait que peu de dégâts et uniquement matériels.
Mais quatre jours plus tard, une deuxième explosion. Une charge d'ammonitrate, beaucoup plus lourde cette fois, placée sur une route nationale près de Tunis est actionnée au moment du passage d'un convoi militaire. Là aussi, peu de dégâts en raison d'un dispositif défaillant, seul le détonateur a finalement explosé.
Autre incident vendredi, c'est dans la ville de Menzel Bourguiba, dans le nord du pays. Un individu perd son bras, arraché dans une explosion à son domicile. Selon le ministère de l'Intérieur, il s'agit d'un militant salafiste qui tentait de confectionner une bombe.
Enfin, quelques heures plus tard, à La Manouba, en périphérie de Tunis, le scénario se répète. Le premier étage d'une maison est soufflé par une nouvelle explosion. Le locataire est tué, sa femme grièvement brûlée. Là aussi, les autorités incriminent dans un communiqué un « extrémiste religieux qui manipulait chez lui divers explosifs ». Contacté par RFI, ses proches confirment qu'il s'agissait d'un militant jihadiste, mais parlent plutôt d'un accident domestique et évoquent une explosion due à une fuite de gaz.
En tout cas, au sein de l'opinion tunisienne, ces événements font naître une certaine psychose. Et ce d'autant que vendredi soir devant le domicile d'un colonel, une lettre demandant l'arrêt des opérations militaires sur le mont Chaambi, signée d'al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), a été retrouvée. Mais selon le ministère de l'Intérieur, cette lettre n'a rien d'officiel et ne peut être considérée comme une menace d'Aqmi contre les autorités tunisiennes.