Une nouvelle liste d’amnistiés a été publiée. Une mesure d’apaisement pour tenter de faire sortir le pays de l’impasse politique dans lequel il se trouve. Parmi les 27 personnes amnistiées figurent 11 militaires. Ils ont été condamnés en 2012 pour avoir participé à des mutineries deux ans plus tôt contre l’actuel régime de transition. Leur dossier a été retenu par le Conseil de réconciliation nationale qui étudie les requêtes pour les condamnations qui datent d’après 2009.
La présence de ces militaires parmi les amnistiés n’est pas fortuite aujourd’hui, selon certains observateurs. « C’est sans doute un message lancé à l’armée », affirme le juriste Jean-Eric Rakotoarisoa. Il y voit un signe de bienveillance de la part du régime, en cette période fragile où courent les rumeurs de directoire militaire.
Sentiment d'impunité accru
Il y a quelques mois, l’Observatoire de la vie publique, dont fait partie le juriste, avait mis en garde contre une amnistie qui accroît le sentiment d’impunité dans la vie politique. « On va vers ça actuellement », déplore Jean-Eric Rakotoarisoa.
Depuis l’adoption de la loi l’an dernier, 88 personnes ont bénéficié d’une amnistie. Outre des militaires, on trouve aussi des civils – et des candidats à la présidentielle.