Avec notre correspondante à Antananarivo, Marie Audran
Restaurer la crédibilité de la Cour. Tel est l’objectif de la recomposition dont le Parlement est saisi cette semaine. La nouvelle Cour électorale spéciale comporterait non plus neuf membres, mais 19 : des magistrats, des juristes désignés par les groupes politiques, un universitaire, un administrateur civil.
Les débats s’annoncent animés au Parlement. Dans l’opposition, le révérend Andrianalijaona, de la mouvance Ravalomanana (du nom de l’ancien président et mari de Lalao, candidate à l’élection), dénonce le principe même d’une nouvelle loi pour une nouvelle Cour.
« On est en train de faire du cinéma, du théâtre, on n’est pas sérieux, regrette-t-il. Nous, les parlementaires, nous votons des choses et on laisse tomber ce qui ne va pas, ce qui ne convient pas aux dirigeants. »
La communauté internationale demande la révision de la Cour, en vue d’une nouvelle liste des candidats. Le projet de loi ne mentionne pas cette possibilité. Et dans le camp d’Andry Rajoelina, président intérimaire et candidat à sa propre succession, il n’en est pas question.
En témoigne Tsiebo Mahaleo, parlementaire issu du parti présidentiel TGV : « Les décisions qui ont été prises ne sont plus passibles de révision. Alors, pourquoi donc la communauté internationale s’obstine-t-elle à camper sur ses positions ? »
La menace des sanctions plane toujours. La communauté internationale avait donné jusqu’au 31 juillet pour la refonte de la CES par ordonnance, ainsi que pour le retrait de la candidature d’Andry Rajoelina.